Churchill, Roosevelt et Staline à Yalta : mais où est donc de Gaulle ?
Par Renaud Février
Dans le cadre de cet article, le journaliste a interrogé une des dernières universitaires staliniennes pur jus. Ce qui donne:
Pour Annie Lacroix-Riz, professeure d’histoire contemporaine à l’université Paris-VII, l’inimitié de Roosevelt envers de Gaulle est aussi intimement liée à la stratégie diplomatique américaine : les Etats-Unis auraient ainsi prévu “d’imposer à la France – comme aux futurs vaincus – un statut de protectorat”, qui “aurait aboli toute souveraineté, y compris le droit de battre monnaie”.
C’est pourquoi, selon elle, Washington se rendit coupable d’une “certaine complaisance” envers Vichy : “ce régime honni aurait, à ses yeux, l’échine plus souple qu’un gouvernement à forte assise populaire”, emmené par de Gaulle. A ce titre, Franklin Roosevelt ne digéra pas la libération des îles de Saint-Pierre-et-Miquelon, le 25 décembre 1941 par trois corvettes de la France Libre de de Gaulle, au mépris d’un accord entre Washington et Vichy. Les Etats-Unis espéraient aussi, en administrant la France, mettre la main sur son empire, riche en matières premières et en bases stratégiques, explique-t-elle.