72d41e16-2e5b-40d9-996f-f914dfa38118_ORIGINAL“Bien franchement, je doute qu’ils aient le plus beau métier. Certes, ils ont une mission splendide: transmettre le savoir, accompagner les jeunes êtres dans l’existence. Mais ils ont surtout, aujourd’hui, une mission impossible.”

Enseignant : le métier impossible, par Mathieu Bock-Côté dans le Journal de Montréal 

Le Journal publiait dimanche un passionnant dossier à propos des «parents-rois», ceux qui, au nom de l’amour de leurs enfants, n’hésitent pas à contester ouvertement l’autorité des enseignants, au point même, quelquefois, de leur dicter quoi enseigner.

(…) Il y a bien du romantisme lorsqu’on parle des enseignants. On aime dire qu’ils font le plus beau métier au monde. J’ai quelquefois l’impression qu’on leur chante la pomme pour leur faire oublier qu’ils ont surtout un des métiers les plus difficiles,  et pas si bien payé quoi qu’en pensent les envieux qui n’ont en tête que les vacances d’été. On croit leur faire oublier ainsi une existence souvent pénible au quotidien. Une existence qui n’a rien d’idyllique et qui peut rendre fou. Bien franchement,  je doute qu’ils aient le plus beau métier. Certes,  ils ont une mission splendide : transmettre le savoir, accompagner les jeunes êtres dans l’existence. Mais ils ont surtout,  aujourd’hui, une mission impossible : devant une jeunesse souvent ensauvagée, très tôt gavée aux pilules et à laquelle on se plaît à diagnostiquer mille pathologies, ils doivent essayer de transmettre les connaissances à la poursuite de notre monde.