Été 1942, les Gaspésiens savent que la guerre est arrivée chez eux. Une torpille a percuté un rocher à Saint-Yvon; on a recueilli les survivants d’un navire coulé par des sous-marins à Cloridorme et à Pointe-au-Père; plus tard, les Gaspésiens ont reçu l’ordre de calfeutrer leurs fenêtres et de couvrir d’un enduit spécial les phares de leurs voitures. La censure ne peut cacher l’évidence: la bataille que se livrent dans l’Atlantique les sous-marins allemands et les marines alliées se déroule maintenant entre le golfe Saint-Laurent et Métis-sur-Mer.

Lorsque le fleuve a été fermé aux convois, tout le monde, militaires inclus, a conclu que les sous-marins allemands avaient gagné la bataille du Saint-Laurent. Lorsque, des années ou des décennies plus tard, les historiens ont pu lire les archives déclassifiées de la Kriegsmarine, ils ont eu un choc: les Allemands avaient non seulement perdu la bataille de l’Atlantique, mais aussi celle du Saint-Laurent.

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