On recommande de demander l’accès à son dossier de crédit – pour vérifier l’exactitude des renseignements et s’assurer de ne pas avoir été victime d’usurpation d’identité – au moins une fois par année auprès des deux agences de renseignements de crédit, Equifax et TransUnion. Selon la Loi québécoise, sous la supervision de la Commission d’Accès à l’Information (CAI), les agences de crédit doivent accorder au consommateur un accès gratuit à ses propres renseignements personnels.

Je veux vous parler de mon expérience avec TransUnion.

Le vendredi 22 juin, j’ai accédé au site https://www.transunion.ca/fr/. Les agences de crédit préfèrent que l’on paie pour obtenir ce à quoi on a droit gratuitement; aussi elles dissimulent l’accès gratuit à la fiche de crédit sous la rubrique « Éducation ». J’ai suivi ce lien et rempli le formulaire, tout en étant invité à chaque étape à prendre un abonnement à 19,95$, moyennant quoi on peut voir le chiffre magique, la fameuse « cote de crédit », en plus des renseignements personnels qui sont réellement pertinents. Moi, je veux seulement contrôler la validité de l’information de ma fiche. Je poursuis.

Vers la fin du formulaire, on demande le numéro de la carte de crédit. Rien de plus normal, me dis-je, de la part d’une agence de crédit qui doit vérifier votre identité avant de vous communiquer vos renseignements personnels… À aucun moment cependant n’ai-je explicitement consenti à payer pour obtenir l’accès à ma fiche de crédit. Rien de comparable au bouton « Compléter la transaction » d’Amazon et autres marchands virtuels.

Une fois le formulaire rempli, j’ai pu consulter ma fiche de crédit en ligne, à ma plus grande satisfaction. Voilà que TransUnion s’était modernisée, pensai-je, en délaissant la poste, le fax et les formulaires papier. J’ai déchanté le lendemain matin en prennant connaissance d’un courriel de TransUnion confirmant qu’un montant de 19,95$ avait été prélevé sur ma carte de crédit!

Les bureaux étaient fermés jusqu’au mardi pour le congé de la Fête Nationale. Ce matin donc, le mardi 26 juin, j’appelle au service à la clientèle : 877-713-3393.

Une première téléphoniste me répond que les gens se trompent souvent et me redirige vers le service à la clientèle « non abonnée » qui va corriger la situation pour moi. La préposée au service à la clientèle non abonnée me dit d’abord que le prix de 19,95$ était affiché clairement trois fois sur le site. Cela ne change rien au fait que je n’ai jamais donné un consentement explicite au prélèvement. Ensuite elle m’explique que j’aurais dû aller sur le site https://ocs.transunion.ca/ocs/ (je crois que « ocs » veut dire « Online Consumer Services »). Puis, elle procède à l’annulation de mon abonnement. Je m’apprête à demander qu’elle me rembourse aussi le 19,95$ qui m’a été soutiré. Je n’ai pas le temps de le faire qu’elle me demande d’attendre un moment « pour lui permettre de faire une vérification ». Après un délai d’à peine quelques secondes – trop court pour qu’elle ait pu vérifier quoi que ce soit –, elle me revient en disant qu’exceptionnellement – « D’habitude on ne le fait pas » – elle allait me rembourser… Ça ressemble à une pièce mal jouée.

Ai-je besoin de vous dire à quel point j’admire le talent de TransUnion à jouer les équilibristes sur le fil de fer entre la légalité et l’illégalité. Pour la morale et l’honorabilité, on repassera. De toute façon, ça n’augmente pas les dividendes.

Ah oui, vous avais-je dit que c’est la même agence TransUnion qui, en 2015, avait envoyé la copie que j’avais demandée de ma fiche de crédit à une Dame de Verdun, qui a eu la clairvoyance et le civisme de me téléphoner pour me prévenir? J’avais alors porté plainte auprès de la Commission d’Accès à l’Information, qui a traité l’affaire avec diligence et efficacité. À retenir.

Ces entreprises veulent notre bien et s’il n’en tient qu’à elles, elles l’auront! À bon entendeur…