L’intersectionnalité dans les écoles de journalisme
« Nous nous engageons à faire preuve d’intransigeance envers les violences sexistes, homophobes, transphobes, grossophobes, antisémites, islamophobes, racistes. […] Nous demandons également aux directions de mettre en place des formations au traitement journalistique des discriminations de genre, d’orientation sexuelle ou de race. »
Le lecteur régulier de Libération n’aura probablement pas tiqué à la lecture de la tribune publiée récemment dans ses colonnes par « un collectif d’étudiants en formation de journalisme ». Pourtant, tout, depuis les mots employés jusqu’aux mesures réclamées pour « lutter contre le harcèlement dans la profession », en passant par l’emploi de l’écriture inclusive, y témoigne de l’imprégnation des idées intersectionnelles au sein des écoles de journalisme. (…)
« Aujourd’hui, les étudiants sont tellement conscients des thèmes sociétaux qu’ils proposent énormément de sujets liés à cela, à tel point que les intervenants se plaignent parfois et rappellent qu’il y a d’autres sujets à traiter ! », confie Pascale Colisson. Un biais dans le choix des sujets qui peut parfois se retrouver dans leur traitement. « Les étudiants qui affichent ouvertement soutenir une cause, c’est une vraie question pour nous, témoigne Julie Joly, directrice du CFJ. C’est notre rôle de savoir distinguer l’expérience vécue d’une personne et le militantisme. » Pascale Colisson confie ainsi avoir « retoqué plusieurs sujets à des étudiants, en les avertissant qu’ils perdaient tout sens critique dans leur traitement ». Militantisme, journalisme et sens critique, voilà en effet une intersectionnalité de sujets que ces étudiants feraient bien d’interroger…”
Les écoles de journalisme en proie à l’intersectionnalité (Marianne, 12 av. 19)