Le 29 octobre dernier, la professeure Catherine Russell a présenté Pierre Vallières à ses étudiants en cinéma, à l’Université Concordia. Elle leur a expliqué qui était l’homme derrière la bouche : un intellectuel nationaliste, ex-felquiste, auteur de Nègres blancs d’Amérique, paru en 1968.

Mme Russell a cité le titre du livre à deux reprises, en anglais. De sa propre bouche est donc sorti, à deux reprises, le N-word. Le mot tabou.

Neuf mois plus tard, des étudiants viennent de lancer une pétition pour condamner Mme Russell, qui aurait fait preuve de « violence anti-noire » en étalant son « autorité, son privilège et son pouvoir de professeure blanche » en classe.

Le 31 juillet, Mme Russell leur avait pourtant présenté ses plus plates excuses. « Profondément désolée », elle avait admis qu’elle n’était pas au courant des impacts que pouvait avoir, dans le contexte, l’utilisation du N-word.

Ce n’était pas suffisant.

Les 200 signataires veulent sa tête. Ils exigent que Concordia lui retire son cours, à l’automne. L’Université n’a pas encore tranché, me dit-on.

Un article de La Presse