Un texte de Anne-Marie Lecomte, Radio-Canada

L’auteure Wassyla Tamzali est une avocate féministe qui a dirigé pendant 20 ans le programme sur la condition des femmes à l’UNESCO. De passage au Québec, elle n’a pas mâché ses mots.

[…] Enfin, que répondre à une femme montréalaise qui dit porter le niqab par soumission à Dieu? «Oui! Sauf que le dieu est dans son lit le soir, raille-t-elle. C’est ça le problème!»

Wassyla Tamzali se scandalise des «atermoiements» des féministes canadiennes, lorsqu’il s’agit de se positionner vis-à-vis des femmes qui revêtent le voile intégral. Ces féministes canadiennes qu’elle avait eu tant de plaisir à côtoyer du temps qu’elle les invitait à l’UNESCO et qui poussaient les hauts cris du fait qu’on ne féminisait pas les termes dans les documents officiels. «Elles mettaient des “e” à professeur, à écrivain; je leur disais que ça ne passerait pas au service de correction de l’UNESCO, mais elles n’en démordaient pas!» Ces féministes venues du Québec avaient un «ton de liberté » rafraîchissant pour leurs consoeurs européennes et maghrébines, se souvient l’avocate féministe algérienne : «Elles menaient un combat. Et maintenant, pour le niqab, elles ne mènent plus de combat? », s’insurge Wassyla Tamzali.