Lu sur le site du Prof qui fesse

L’ère du cell. Devrait-on interdire aux élèves d’utiliser le cellulaire dans les écoles primaires et secondaires, comme le suggère une enseignante?

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Si m’auront surpris l’ampleur des réactions et l’émotivité du débat, les diverses opinions que relaie donc La Presse de ce matin  m’auront pourtant fait plaisir en confirmant ce que les profs savent depuis longtemps déjà, mais qui gagne à être mis en lumière : l’aveuglement complet, incurable et nécessaire des pédagogos.

Sur neuf individus de tous horizons à qui La Presse demande s’il faut interdire le cellulaire à l’école, vous en avez huit qui expliquent que c’est une plaie, une grossière impolitesse, une distraction qui n’y a pas sa place.

Un seul d’entre eux non seulement ne s’y opposait pas, mais avait une solution magique pour en contrer les effets pervers : Faisons-les entrer dans les classes !  Et d’enfiler tous les lieux communs de la société d’aujourd’hui et du langage pédagogo, sans jamais bien sûr énoncer une seule idée, une seule avenue qui ait le moindre fondement : à téléphone intelligent correspond bien sûr un usage intelligent, surtout à l’ère technologique, et d’évoquer  le credo des trois compétences, comme un mantra qu’il suffit de répéter pour qu’advienne la lumière.

Et voilà que je comprends enfin ce qui aveugle tant les pédagogos et que j’aurai mis tant de temps à comprendre. C’est qu’en réalité, c’est une religion qui a toutes les caractéristiques de la secte.

Ses membres parlent une langue qu’eux seuls comprennent, un langage crypté avec des formules creuses mais récurrentes, comme des prières, qui ponctuent le discours comme autant de vérités immanentes qu’il suffit d’évoquer pour qu’apparaisse la Vérité (technologique la plupart du temps). Ils sont cloisonnés dans leur monde et imperméables à toute critique, surtout celle du sens commun. Ils sont prosélytes et ont pour mission de répandre la lumière sur le monde. Ils sont sectaires, et n’admettent que leur Vérité et finalement, le plus drôle et le plus triste, ils n’ont aucune conscience de l’énormité de leur discours, comme en témoigne la fin du commentaire du pédégogo de ce matin : “Que le gouvernement laisse ainsi les vrais professionnels de l’éducation que sont les enseignants des écoles du Québec choisir les avenues pédagogiques les plus riches et porteuses pour la réussite éducative et sociale des jeunes qu’on leur confie.”  Ben tiens, c’est précisément ce que les profs réclament depuis que les pédagogos ont envahi les officines du MELS : qu’on nous laisse enseigner sans se faire imposer votre science de pacotille et vos clichés nouvel-âge.