Ianik Marcil, Voir
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Ainsi, le bedeau est allé demander conseil à monsieur le curé. Jean-François Lisée, ministre des Relations internationales, est allé demander conseil au Commissaire à l’éthique afin d’évaluer s’il devait conserver la rétribution que lui accordait son ancien employeur, l’Université de Montréal.

Dans un texte publié sur son blogue personnel – « Que faire lorsqu’on est un privilégié de gauche? » – il affirme s’être demandé depuis son élection ce qu’il devait faire avec cet argent : devait-il accepter une double rémunération, étant élu. Ne trouvant pas la réponse en son for intérieur, il a requis un avis officiel du chien de garde de la bonne morale des élus québécois. Le brave homme lui a donné sa bénédiction. Rien dans les lois ni dans leur saint-esprit ne condamne le clerc de recevoir une double rémunération. Mais la conscience du ministre n’en était pas pour autant soulagée. Le taraudait un grave dilemme moral : que doit-il faire, lui, un « privilégié de gauche, » avec tout ce fric ? « Cela, écrit-il, me renvoie donc à ma propre conscience, et à ma propre conscience sociale. Cela me renvoie au principe d’exemplarité. » Il versera donc sa rémunération de l’Université de Montréal à des organismes de sa circonscription.

Quelle élévation, quelle grandeur d’âme !

Il me niaise-tu, là, monsieur le ministre

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Lorsque la conscience se fait trop lente…

Le blogue de Josée Legault

Enfin, après le 28 février 2013, dès qu’il aura 55 ans, M. Lisée pourra aussi toucher une pension à vie, annuelle et indexée pour ses huit ans et demi de travail au CÉRIUM de l’Université de Montréal.

Ce qui ne va pas sans soulever une autre question: lorsqu’une université qui crie au sous-financement depuis des années offre en même temps des pensions à vie à des cadres qui, dans les faits, ne font que quelques années de travail, est-ce pratiquer une saine gestion des fonds publics? La réponse saute aux yeux: non.

(…)

En d’autres termes, le «double dipping» est interdit aux administrateurs publics, au personnel des cabinets politiques et aux titulaires des emplois supérieurs à temps plein, mais il ne l’est pas pour les députés, les ministres ou même pour la ou le premier ministre.