Hydro-Québec années 1970: On est six millions, faut se parler
Hydro-Québec 2013: Vous êtes huit millions, on n’a rien à vous dire
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La petite noirceur (Le devoir)
Photo: Thierry Vandal, le boss opaque
« La société d’État s’entête depuis bientôt cinq ans à ne pas divulguer les informations réclamées par un journaliste. William Leclerc, en poste à Ottawa pour Gesca, a demandé le 13 juin 2008 la ou les listes de tous les contrats octroyés depuis le 1er janvier » par le très gros donneur d’ouvrage. Il réclamait aussi copie des « études, rapports et sondages » commandés par l’entreprise d’État qui a mis un petit mois pour rejeter les demandes. En août, M. Leclerc s’est donc adressé personnellement à la Commission d’accès à l’information pour faire réviser la demande. Il se défendait tout seul, comme d’habitude et comme un grand.
Les fin finauds d’Hydro ont alors sorti un hideux joker de leur jeu malicieux en défendant l’irrecevabilité de la démarche sous prétexte que la requête signée par M. Leclerc en son nom propre arrivait en fait du média qui l’emploie. En conséquence, ont défendu les avocats de la société d’État, le journaliste devait se faire représenter par un avocat. La Commission a tranché en faveur du reporter, Hydro-Québec a contesté la décision en appel et la Cour a finalement maintenu la décision dans un jugement rendu la semaine dernière.
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Aussi
Une victoire pour l’information
Ariane Krol, La Presse
« Il s’agit d’une victoire importante pour le droit du public à l’information. Aucun média n’a les moyens de payer un avocat chaque fois qu’un de ses journalistes doit contester un refus devant la Commission. Imposer une telle exigence aurait grandement réduit les demandes de révision et, donc l’obtention de renseignements pertinents.
(…) La société d’État a déjà reçu le prix de la Noirceur pour son manque de transparence, et les Québécois se plaignent encore régulièrement de son opacité. Ils verraient donc d’un très mauvais oeil qu’elle gaspille ses ressources dans une croisade visant à restreindre l’accès aux documents publics. Cela ne fait vraiment pas partie de son mandat.
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Nos opaques
Les cachettes financières des organismes publics
«Jugeriez-vous de la qualité d’un quartier résidentiel en regardant simplement la photo d’une maison? Bien sûr que non. Surtout si vous avez entendu dire que le secteur compte une piquerie et qu’une usine y fabrique du bruit.
C’est pourtant l’exercice que nous demandent de faire, en quelque sorte, de nombreux organismes publics du Québec avec leur situation financière. Plusieurs cégeps, commissions scolaires, hôpitaux et universités n’offrent qu’une vue partielle de leurs finances en publiant des documents incomplets.