Myriam Segal, Le Quotidien

(Saguenay) Les jeunes libéraux proposent que les places en garderie soient accordées aux plus démunis d’abord. Mauvaise idée, qui émane d’un constat d’échec. Mais comme un randonneur perdu qui refuse de revenir sur ses pas, chacun cherche à sauver ce système malgré son cul-de-sac financier et social.

Il y a 15 ans, le PQ créait les garderies à 5 $, en promettant une place pour chaque enfant. Rapidement les « lologues » ministériels ont exigé des programmes de formation pour les bambins, du matériel pédagogique, des immeubles hyper-sécuritaires, des diplômes pour les éducatrices. Les syndicats se sont emparés des CPE; les salaires et les coûts ont explosé.

On disqualifiait du coup des femmes qui gardaient fort bien des enfants. Même au noir, elles coûtaient moins cher à l’État que les éducatrices patentées. Les parents responsables faisaient leur job sans se fier au « gouvernemaman » : ils choisissaient leur gardienne, l’interrogeaient, s’impliquaient, veillaient. Mon fils a ainsi été élevé en partie à la campagne, par une mère de famille adorable.

À l’envers

Une amie, qui termine son congé parental, m’a raconté son chemin de croix. Le foetus à peine conçu, elle l’a inscrit au guichet unique de la région. Liste d’attente : deux à trois ans! Mais plusieurs garderies ont leur propre liste. Elle a donc en plus quémandé une place partout, plaidé sa cause, fait miroiter l’horaire avantageux de son conjoint pour que la garderie encaisse la subvention sans avoir l’enfant toute la journée…

Le monde à l’envers : les parents passent des entrevues, des sélections. Ce devrait être l’inverse! Mais à cause de l’explosion, prévisible, des coûts du système, on n’a jamais créé assez de places, ce qui donne le gros bout du bâton aux garderies. Après 18 mois de vaines démarches, elle a trouvé… au privé.

(….)

En Finlande

La Finlande sert souvent d’exemple aux penseurs sociaux ministériels, qui nous ont imposé une réforme scolaire absurde en prétendant copier ce pays scandinave, aux jeunes instruits, heureux et performants.

Mais ils ont négligé quelques détails :