Hélène Crié-Wiesner, Rue 89

« Utopistes et exilés du nouveau monde, de 1848 à la Commune » de Michel Cordillot, éd. Vendemiaire, juin 2013

Les Etats-Unis n’ont pas toujours été le vilain Big Brother de la planète. Au milieu du XIXe siècle, pour les réfugiés politiques et les utopistes français, l’Amérique était « le dernier refuge du droit et de la liberté ». Un livre étonnant raconte les rêves et les déceptions de « ces enfants errants de la France » :

« New York, le dimanche 17 décembre 1871. En plein cœur de Manhattan, des milliers de badauds et de sympathisants se pressent pour voir arriver la procession funèbre organisée en mémoire de trois communards fusillés près de Versailles moins de trois semaines auparavant.

En tête du défilé, qui avance précédé d’immenses drapeaux rouges, de nombreux Français sont massés derrière un imposant catafalque. Le succès de la manifestation est spectaculaire puisque l’on parle de 10 000 participants, les journalistes présents sont interloqués, l’opinion publique américaine choquée. »