777423-27-novembre-2013

Yves BOISVERT
La Presse

Ah, la voilà enfin, l’explication ! Ce ne sont pas ses faux pas personnels qui ont fait partir Michel Arsenault. Ce sont les « requins de la finance et leurs alliés les médias ». C’est la faute à cette « droite néolibérale » et antisyndicale, qui s’est acharnée sur lui et la FTQ. C’est la faute aux grands empires médiatiques. (…)

C’est la faute aux médias, aussi, si tant de syndicalistes avaient la police aux trousses ?

La FTQ-Construction sortira amochée de la commission Charbonneau, c’est l’évidence.

Le prochain président de la FTQ a le choix. Faire comme si de rien n’était, blâmer les médias et la droite néolibérale – et se rendre encore plus vulnérable. Ou montrer comment l’intérêt des membres rencontre l’intérêt général du Québec.

 

Lise Ravary: Oui, c’est la faute aux médias

Le blogue de Lise Ravary

Au fond, Michel Arsenault a peut-être raison : sans les journalistes, sans les médias qui les emploient, sans Alain Gravel et l’équipe d’Enquête, sans l’ombre d’un doute de dangereux journalistes de droite à la solde du Grand Capital, il n’y aurait pas eu de Commission Charbonneau, et sans Commission Charbonneau, il serait toujours à la tête de la direction d’un syndicat qui oscille trop souvent entre les allégations de mauvaises fréquentations et le fonctionnement dysfonctionnel, au mépris de ses membres. Ce sont des faits. Pas une opinion.

Il y a des tempêtes médiatiques méritées et je suis fière d’appartenir à une profession qui les soulève, quel que soit le côté d’où vient le vent.

 

Le syndicaliste Réjean Parent: Lettre à un frère d’arme : Michel Arsenault

Le blogue de Réjean Parent

Salut compagnon syndical

(…) Beaucoup d’acteurs du monde syndical conviendront avec moi que ces attaques contre la FTQ, le Fonds de solidarité FTQ ou contre le président Arsenault n’ont pas manqué au cours des dernières années, (…) . J’ai toujours fait le lien entre ces attaques et la volonté néolibérale d’affaiblir le mouvement syndical québécois en s’en prenant au plus puissant pilier de défense des travailleurs.

(….)

Tu ne mérites pas ce qui t’arrive, mais tu as préféré placer l’intérêt de ton organisation au-dessus de tes propres intérêts pour le bien de tes membres et des actionnaires du Fonds et cela mérite la reconnaissance de tous.

Je suis sûr que ton sacrifice n’apaisera que momentanément la voracité des requins de tout acabit qui rêvent de mettre le grappin sur le Fonds ou d’écraser les syndicats. Ton éventuel successeur devra à son tour se préparer à mener une âpre lutte contre des détracteurs qui se pointeront à coup sûr. Plus que jamais, les dirigeants syndicaux devront compter sur la solidarité syndicale, car c’est en tentant de miner leur crédibilité que les néolibéraux voudront couler les syndicats.

Bonne retraite loin de la tourmente Michel, en espérant que le temps apportera les nuances utiles pour mieux comprendre ton engagement indéfectible envers les travailleurs du Québec, d’Amérique et du monde.