Par Annette Lévy-Willard, Libération

Antoinette Fouque, le 4 novembre 2006 à la Sorbonne à Paris. (Photo Bertrand Guay. AFP)

Antoinette Fouque, enseignante devenue psychanalyste, entreprend sa marche vers le pouvoir en créant son propre groupe «Psychanalyse et Politique». Moderne, elle comprend la force du transfert freudien et n’hésite pas à prendre en analyse les jeunes militantes qui la rejoignent. Parmi elles, Sylvina Boissonnas, héritière d’une grosse fortune. Antoinette Fouque vivra dorénavant comme une milliardaire, de l’hotel particulier du VIe arrondissement aux magnifiques demeures en France et aux Etats-Unis, elle pourra financer sa maison d’éditions des Femmes et ses librairies Des femmes .

De drames en psychodrames, le MLF, devenue propriété commerciale estampillée Fouque, se réduira à une petite secte mais le sigle et les éditions serviront à l’ascension sociale et politique de la cheftaine dont nous racontions déjà le culte hystérique de la personnalité, dans un article de Libération («Visite au mausolée du MLF», 9 mars 1983 !) : «Sortant de cette exposition sur l’histoire du MLF on a l’impression d’avoir fait un court voyage dans la Corée du Nord de Kim Il-sung.»