Loïc Tassé, Le Journal de Montréal

M. Couillard veut instaurer un nouveau ton à l’Assemblée nationale. Il a raison. Le climat hostile qui y règne n’aide pas du tout les débats.

Depuis que les caméras ont été admises à l’Assemblée nationale, les députés ont souvent transformé leurs interventions en prestations théâtrales.

Plusieurs choses devraient changer dans cette assemblée. En premier lieu, peut-on demander à nos représentants de cesser de s’applaudir les uns les autres à la moindre insignifiance qu’ils prononcent? Est-ce trop leurs demander que de ne plus s’applaudir après chaque intervention, comme s’ils venaient de prendre une décision d’une suprême importance pour le Québec?

Ce genre de comportement n’est pas même digne d’une garderie. Il ridiculise les élus.

Parlant de comportements ridicules, depuis quand, dans une société où règne la liberté d’expression, doit-on s’empêtrer dans une liste de termes «non-parlementaires» que les députés ne doivent pas prononcer sous peine de devoir s’excuser? Nos députés sont-ils donc de petites natures qui ne peuvent souffrir le moindre écart de langage? Ou est-ce leur ego qui est à ce point gonflé que toute référence à la stupidité de certaines de leurs déclarations ne doit pas être relevée avec les termes qui conviendraient?

Le résultat de ce genre de formalisme est désolant. Les députés perdent une grande partie de leur temps en chambre à discuter de questions de règlement ou à s’applaudir, ce qui en fin de compte les discrédite.

M. Couillard veut-il vraiment changer le climat à l’Assemblée Nationale? Qu’il interdise à ses troupes les applaudissements intempestifs idiots et qu’il abolisse la liste des termes non-parlementaires.

Un député ne pourrait même pas se lever en chambre et dire ce que je viens d’écrire: les termes «idiot», «pas même digne d’une garderie», «petite nature» et «stupidité» sont tellement anti-parlementaires… Mais tellement justes pour qualifier cette situation !

Vous avez sûrement vous aussi des suggestions pour nos parlementaires…