1058731-ministere-sante-services-sociaux-onAu ministère de la Santé et des Services sociaux, on calcule que chaque transport en ambulance coûte 800 $. Il y en a eu 690 000 en 2014-2015.

L’ambulance pour une bague coincée, par Mylène Moisan du Soleil

«Une fois, on a été appelés chez un juge retraité. Il nous a fait venir pour un problème anodin. Quand on lui a demandé pourquoi il avait appelé l’ambulance, il nous a dit : “Parce que c’est compliqué de se parquer à l’Hôtel-Dieu.” Et nous, il faut lui dire : “Venez avec nous, monsieur, ça nous fait plaisir.”»

Le pire, c’est que l’État ne sait pas comment est dépensé l’argent. «Les modalités actuelles n’obligent pas les entreprises ambulancières privées (coop, OBNL, privée, etc.) à donner au MSSS accès à leurs états financiers. Le MSSS n’a donc pas de données vérifiées sur les profits générés par ces entreprises.

(…)

Le Ministère ne sait pas non plus si les résidences abusent – ou non – des services ambulanciers, les transports sont compilés par adresse. «Il n’y a pas de redécoupage avec les noms des résidences privées ou des CHSLD mais, selon nous, le pourcentage de 80 % que vous avez évoqué est surévalué.»

On ne saura jamais.

Un rapport – le rapport Ouellet – a été rendu public en novembre 2014, on y retrouvait des constats accablants et pas moins de 165 recommandations pour remettre un peu d’ordre dans ce Far West. Le titre du rapport était clair : «Services préhospitaliers : urgence d’agir».

Ça fait 10 mois et tout ce que je sais, c’est que le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a mis sur pied un autre comité pour lui faire des recommandations à partir des recommandations du comité présidé par Marc Ouellet. Le nouveau comité devrait se réunir sous peu, il remettra un autre rapport.

Quand? «Nous n’avons pas encore de date pour ce rapport, m’a écrit l’attachée de presse du ministre. Il faut savoir que si le rapport est déposé aux fonctionnaires à x date, la présentation au ministre est parfois retardée – par exemple, à cause de travaux parlementaires -, ce qui peut causer un délai pour la publication du rapport.»